Si je devais résumer ce que tu m’as fait vivre en un seul mot, ce serait celui-là : attente.
J’ai attendu que tu sois prêt. Que tu n’aies plus peur. Que tu répondes à mes messages, que tu m’appelles, que tu viennes, que tu restes, que tu me choisisses. J’ai attendu que tu m’aimes comme je t’aimais. Et j’aurais pu continuer ainsi encore longtemps. À t’attendre. Encore et toujours.
Je t’ai donné toutes les chances, peut-être trop. Je ne sais même plus les compter. Mais au fond, je savais : rien n’aurait changé. Tu ne m’aurais jamais aimée à la hauteur de ce que je méritais. Pas comme moi, je t’aimais.
L’écrire ne rend pas les choses plus simples. Mais au moins, cela me permet de faire face. D’ouvrir les yeux. J’ai gaspillé des heures, des jours, des mois à espérer que tu comprennes, que tu me voies, que tu réalises tout ce qu’on aurait pu être… si seulement tu avais voulu nous offrir une vraie chance.
Mais tu n’aurais jamais pu. Tu étais cabossé, refermé, effrayé d’aimer à en perdre la raison. Alors tu m’as tenue loin. Toujours un peu trop loin.
Tu ne disais pas grand-chose. Sauf parfois. Parfois, tu t’ouvrais. Et ces rares moments ont suffi à me faire tomber. Tu me serrais si fort, tu m’embrassais comme si j’étais essentielle. Et moi, j’y ai cru. J’ai cru que c’était réciproque.
Tu étais tout ce que j’attendais… mais seulement par éclats. Le reste du temps, tu disparaissais. Tu donnais juste assez pour que je reste. Mais jamais assez pour me faire exister pleinement à tes côtés.
Et j’ai accepté ça. J’ai accepté les miettes. C’était ma plus grande erreur. Car à force de me contenter de peu, je suis devenue rien de plus qu’une option.
Tu savais que je ne pouvais pas te dire non. Que je t’ouvrirais la porte, quoi qu’il arrive. Tu savais que mon amour était trop grand, et tu en as profité. Tu n’as jamais eu à me choisir, parce que tu savais que moi, je t’avais déjà choisi.
Tu m’as raconté des histoires. Celles que je voulais entendre. Des promesses floues, un avenir hypothétique, des “quand ce sera le bon moment”, des “laisse les choses se faire”. Et moi, je t’ai cru. Parce que quand on aime, on veut croire. Même à l’impossible. Même à ce qui fait mal.
Mais ce qui m’a réveillée, ce ne sont pas tes silences. Ce sont mes larmes. Des torrents de larmes. J’ai frappé à un mur invisible. J’ai donné tout : mon amour, ma patience, ma loyauté, ma douceur. Et toi ? Rien. Tu n’as jamais vraiment essayé.
Tu m’as tenue pour acquise. Et pendant un temps, je t’ai cru. J’ai cru que c’était normal, que c’était ça, l’amour. Mais un jour, j’ai compris. J’ai compris que si je restais, j’allais me perdre.
Chaque fois que j’espérais, tu me laissais tomber. Chaque promesse était suivie d’une trahison. Chaque sourire venait avec un goût de sel.
Alors j’ai dû dire stop. J’ai dû choisir moi. J’ai dû poser une frontière là où tu n’en avais jamais respectée. J’ai dû me rappeler que je méritais mieux. Mieux que l’indifférence. Mieux que l’absence. Mieux que la douleur masquée sous le nom de l’amour.
J’ai dû devenir ma priorité.
Parce que tant que je ne le faisais pas, tu continuerais de me traiter comme une option.…..
Extrait du temps sourd